« Aimez-vous les conflits ? ».
Comme la grande majorité de personne bien-pensante, vous répondrez sans trop d’hésitation : « NON » Pour cause, il est délicat de reconnaître tranquillement et publiquement aimer les conflits.
Et si la définition et le sens que l’on prête à ce mot étaient imparfaits ?
L’objet du propos est de repenser un terme régulièrement et négativement connoté, souvent maltraité en entreprise. Un dictionnaire définit le conflit comme la « rencontre d’éléments, de sentiments contraires, qui s’opposent », de son étymologie latine confligere. Lutter.
Les synonymes illustrent cette opposition : « désaccord – différend – litige etc.». Et ce n’est pas un drame si l’énergie générée permet d’aboutir à un consensus ou à un accord. C’est en revanche destructeur si l’énergie alimente une dérégulation vers un passage à l’acte ou un acte violent.
Sachant cela, l’entreprise n’est-elle pas le lieu où s’expriment les désaccords, les opinions et les points de vue ? Je pense que l’entreprise est ce lieu. Qu’elle a à sa disposition un moyen simple et puissant, dans le plus grand respect des individus, d’éviter l’écueil de la pensée unique et de l’absence de vie.
Ces désaccords sont peut-être la source de l’énergie vitale dont a besoin l’entreprise pour générer des idées, se renouveler, penser différemment, aboutir à une entente, un accord. Et cela passe par des échanges, des confrontations d’idées, des désaccords, des compromis, des coups de gueules. Bref, des conflits.
Et en entreprise le conflit est omniprésent. Il est là, tout le temps, l’entreprise est un tourbillon de grands et de petits conflits. Autant donc s’en servir de manière vertueuse. Clamer que ce n’est pas bien et qu’il faut l’éviter à tout prix est un leurre dangereux.
D’autant plus que l’on ne peut pas car le conflit est une caractéristique de l’espèce humaine, alors autant l’accepter et comprendre enfin que les agressions, les insultes, l’irrespect, la violence… sont des résolutions inabouties d’un conflit. Il faut alors entendre les soupirs de sa frustration pour mieux la canaliser et reprendre un échange constructif.
Un conflit qui dégénère est un conflit qui n’a pas été âprement discuté, négocié et qui révèle in fine, l’immaturité égotique des personnes… L’actualité d’un conflit armé nous en offre un triste exemple, mais cela est une autre histoire.
Je vous inviterais pour éviter cette dégénérescence, à sentir votre énergie monter et dans le feu de l’échange, posez vous une question simple :
« Est-ce que je veux avoir raison ou est-ce que je veux avoir des résultats ? »
Article rédigé par Emmanuel ALBA
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