De nouveaux modes d’organisation du travail ont pris une place importante dans notre quotidien professionnel. Le confinement d’une partie des travailleurs, le télétravail pour certains, la distanciation spatiale sur le lieu de travail pour d’autres. D’aucuns pourraient voir émerger en cette période mouvementée, une forme de distanciation sociale. Pour ne pas rompre ce lien, de nouvelles pratiques semblent nécessaires voire impérieuse pour adapter le dialogue social au contexte de l’entreprise et des salariés.
La situation des salariés nécessite d’envisager des moyens de rentrer en relation avec eux. Parmi les nombreuses options envisageables, il semble utile d’identifier certaines pistes :
- Mise à disposition du PV des réunions sur un affichage numérique (partage sur réseau, intranet, etc.)
- Boîte à idées numérique
- Sondage des salariés via des formulaires en ligne anonymes ou non
- Permanence téléphonique en complément des permanences physiques
- Récupération des adresses mails personnelles des salariés
- Demande d’autorisation de l’employeur de communiquer avec les salariés via leur messagerie électronique de l’entreprise
- Distribution des œuvres sociales en colis / courrier généralisée ou en format numérique dématérialisé
Les relations entre les partenaires sociaux sont elles aussi impactées. Les modalités de réunions en visioconférence sont devenues une norme dans certaines entreprises. La rédaction de l’ordre du jour, la préparation de la réunion entre élus et même la rédaction du PV demandent une reconversion vers des échanges à distance.
Le choix d’un outil de communication et de partage numérique adapté n’est pas anodin. Les questions de connectivité, de bande passante et de gestion du réseau, de gestion de la confidentialité des données sont des prérequis. Nous nous apercevons également que les usages associés à ces technologies demandent à être clairement définis et sollicitent un effort de formation et d’accompagnement des membres du comité.
Les réunions à distance sollicitent une plus grande vigilance sur le remplacement des titulaires absents par des élus suppléants ainsi que l’invitation et la participation éventuelle des membres institutionnels pour les questions de santé sécurité au travail.
La gestion de la crise sanitaire à proprement parler a modifié de nombreuses règles du code du travail. Le décret du 2 mai dernier impacte notamment les délais légaux d’établissement de l’ordre du jour du CSE et du CSE central sur les questions portant sur la gestion de la crise. Plus que jamais, il revient au président et au secrétaire de définir les modalités d’élaboration des questions à aborder en réunion. L’enjeu est avant tout de tisser un lien plus solide entre des partenaires éloignés. Au-delà de cette période particulière, c’est aussi l’opportunité de reprendre le travail de consolidation du règlement intérieur de l’instance.
L’agilité de l’ensemble des personnes qui composent le comité porte également sur la capacité à conjuguer dans le même temps, des préoccupations économiques et sociales de continuité et de pérennisation de l’activité avec la nécessité de traiter les enjeux habituels de l’entreprise (réclamation du personnel, gestion des œuvres sociales, amélioration des conditions de travail, etc.). Prioriser, écouter et répondre aux différents besoins des salariés et de la direction, envisager des réunions ordinaires et extraordinaires complémentaires, actionner un travail préparatoire en commissions, sont autant de pistes pour optimiser les temps de travail du comité.
Le titre de cet article était « la clé du dialogue social à distance ». L’a-t-on seulement abordée ?
J’avoue que pour moi, elle est prédominante en filigrane dans l’ensemble des démarches évoquées. La clé de la communication dans cette période si particulière me paraît être une valeur incarnée par chacun des contributeurs au dialogue social. L’indulgence…
Je vous propose de partir à sa recherche dans un prochain article.
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